Revenir au début
MERCI POUR VOTRE INTÊRET!
×
Leelou Mallette : Sortir de sa coquille

Leelou Mallette : Sortir de sa coquille

background shape

*Nouveautés*

novembre 8, 2023

 |  Leelou Mallette

Leelou Mallette, une adolescente de 17 ans maintenant, a découvert sa passion pour le judo au Centre Multisports. Initialement timide, elle est devenue une judoka accomplie, enseignant à son tour et atteignant le niveau 2 du PNCE. Malgré des défis tels qu’une commotion cérébrale et la pandémie, elle poursuit son chemin avec détermination.

La première fois que Leelou Mallette foule le sol du tatami fraîchement posé dans un local du Centre Multisports, elle regarde par terre, court en carré et cherche un peu ce qu’elle fait là. À ce tout premier cours officiel de judo donné au Centre Multisports, trois personnes ont répondu à l’appel.

Quelque neuf années plus tard, Leelou est encore là, entourée cette fois d’une soixantaine de participants. Elle suit toujours les enseignements de son professeur, sensei Michel, et enseigne maintenant à son tour, parce qu’elle aime transmettre et parce qu’elle est maintenant certifiée niveau 1 et formée niveau 2 du Programme national de certification des entraîneurs (PNCE). Un parcours atypique et pour le moins unique pour une jeune adolescente de 16 ans à l’époque.

Enfant, Leelou Mallette ne s’intéresse guère au ballet, ni au soccer, ni au piano. Cherchant à stimuler leur fille dans une activité en dehors des heures d’école, ses parents l’inscrivent alors au cours de judo du Centre Multisports qui ouvre ses portes pour la première fois aux gens intéressés par les clés de bras et les techniques d’immobilisation et d’étranglement. L’intérêt est aussi soudain que persistant : « C’est la première fois que j’avais hâte à un cours, précise-t-elle. J’étais triste quand le cours finissait et j’avais hâte au prochain cours. C’était très clair que j’y retournerais après l’été ». Lentement et patiemment, la jeune fille apprend les techniques de l’art martial fondé en 1882 avec ses entraîneurs, nommés senseis, dont Michel Proulx, son directeur technique : « J’ai vu cet enfant-là grandir, mentionne-t-il, et prendre de la confiance en elle. Beaucoup de filles ont passé, mais elle est restée ».

Sortir de sa zone de confort

Au fil des ceintures et des couleurs cumulées, Leelou Mallette apprivoise donc les techniques et prend confiance en elle. Des premières compétitions où elle pleure du début à la fin. Elle enchaîne les succès et relève les défis qui se présente à elle dont une commotion cérébrale et la pandémie. « Ce n’est pas dans les meilleurs moments de ma vie, s’exprime la judoka. Le fait d’être toute seule chez moi, tu ne vois plus personne, c’était vraiment dur ». Comme le judo se pratique difficilement seul, elle attend et se laisse porter par les aléas d’une pandémie qui multiplie les espoirs de retour et les désespoirs des reconfinements, cependant lorsqu’elle remonte officiellement sur le tatami, elle avance et ouvre les portes qui entravent sa voie. En deux ans, elle obtient sa ceinture marron, suit ses cours au PNCE et devient coach et adjointe au directeur technique. Elle est possiblement la plus jeune au Québec à avoir atteint ce niveau : « Pour être là où je suis aujourd’hui, oui, j’ai des qualités, mais si mes coachs ne m’avaient pas poussé comme ils m’ont poussée, je ne serais pas rendue là, croit-elle. J’aurais été trop gênée, trop stressée de faire le PNCE, de devenir coach. Je serais restée à ma place, dans le terrain que je connais, dans ma zone de confort. Je ne serais pas allée plus loin. »

 

Croire à son potentiel

Leelou Mallette ne cache pas que son but, cette année, est d’obtenir sa ceinture noire. Elle aspire également à devenir la prochaine directrice technique du club et à remplacer sensei Michel. Le principal intéressé le sait et fait tout pour paver la voie : « Quel plus beau cadeau pour un sensei d’avoir une élève à qui tu as pu inspirer une passion, qui a pris cette passion et qui est prête à la porter à ta place pour l’amener plus loin, affirme Michel Proulx. Assurer la pérennité du club, c’est important. » Porté par le directeur technique et les différents entraîneurs qui offrent leur temps bénévolement, le club de judo du Centre Multisports bénéficie de l’aide et de l’entraide de chacun de ses membres qui donnent de leur temps et partagent leur passion en enseignant d’abord et avant tout le respect. « La franchise qu’elle a envers moi entraîne le respect que j’ai envers elle et envers tous les autres étudiants, ajoute sensei Michel. Elle a assez confiance en moi pour croire en ce que je vois en elle. Elle a fait de moi un meilleur coach, carrément, en exprimant clairement mes erreurs et en me les pardonnant aussi. » Michel Proulx souligne au passage que cet engagement auprès du club et de la Fédération de Judo Québec est bénévole. Les gens qui s’engagent le font par amour pour leur art. Alors, pourquoi, Leelou, choisir ce mode de vie plutôt qu’un autre, comme celui d’envisager les Jeux olympiques, par exemple ? « J’aime mieux être coach et m’occuper de ma gang d’élèves que de partir à l’autre bout du monde et d’aller me battre tous les jours, affirme avec conviction la jeune cégépienne. Le club du Centre Multiports, c’est ma deuxième famille. Je connais tout le monde ».

Quand on rencontre Leelou Mallette pour la première fois et qu’on assiste à l’un de ses nombreux entraînements où elle reçoit les conseils de son sensei, il est difficile d’imaginer la jeune fille timide qu’elle était il n’y a pas si longtemps encore. Sur un tatami, elle rayonne et prend plaisir à projeter ses adversaires au sol et à se faire projeter. Au Cégep qu’elle fréquente depuis peu, elle ne se gêne plus pour parler avec de nouvelles personnes et ne se laisse surtout plus intimider si on la bouscule. Leelou est sortie de sa coquille et semble prête à révéler son plein potentiel.

par Patrick Richard

©2024 Centre Multisports à Vaudreuil-Dorion / 
Design & code: Les Manifestes