Le jeûne intermittent est devenu un sujet très populaire dans les dernières années, que ce soit pour la perte de poids, l’optimisation de la santé ou même la longévité. Mais que nous dit réellement la science à ce sujet?
Le jeûne intermittent, c’est quoi?
Le jeûne intermittent repose sur l’alternance entre des périodes de jeûne (où aucun apport calorique n’est consommé) et des périodes d’alimentation « normale ». Les formats varient : certaines personnes choisissent de jeûner 16 heures par jour, d’autres préfèrent jeûner pendant 24 heures, une ou deux fois par semaine.
En période normale, notre corps tire son énergie du glucose (provenant des glucides). En période de jeûne prolongé, lorsque le glucose est épuisé, l’organisme se tourne vers d’autres réserves, principalement les graisses, pour produire l’énergie nécessaire à son fonctionnement.
Quels sont les bienfaits potentiels?
Certaines études, surtout effectuées sur des animaux, suggèrent que le jeûne intermittent pourrait avoir certains effets positifs :
Perte de poids
Chez l’humain, le jeûne intermittent pourrait favoriser une certaine perte de poids, mais celle-ci n’est pas supérieure à celle obtenue avec une diète faible en calories, à apports énergétiques équivalents.
Composition corporelle
Chez les souris, on observe parfois une amélioration du rapport masse maigre / masse grasse.
Santé cardiovasculaire
Certaines études animales ont démontré des améliorations possibles des marqueurs de la santé du cœur.
Vieillissement
Quelques études animales ont exploré un lien entre jeûne intermittent et ralentissement du vieillissement cellulaire, mais les données chez l’humain sont encore très limitées.
Ce qu’on doit garder en tête
Malgré son engouement, le jeûne intermittent n’est pas une solution miracle. Il existe encore plusieurs zones grises dans la littérature scientifique :
- La majorité des effets bénéfiques ont été observés chez les animaux, et très peu d’études rigoureuses ont été menées chez les humains.
- Les effets à long terme sont encore largement inconnus.
- Le maintien de ce type d’alimentation est souvent difficile, particulièrement sur plusieurs mois ou années.
Et la faim dans tout ça?
Il est normal de ressentir la faim aux 3 à 4 heures. C’est un signal naturel de notre corps, et l’ignorer de façon répétée peut :
- Dérégler nos signaux de faim et de satiété
- Mener à un manque d’énergie
- Nuire à notre concentration et à notre performance (autant mentale que physique)
En conclusion, le jeûne intermittent n’est pas nécessairement mauvais, mais il n’est pas non plus miraculeux. Il peut convenir à certaines personnes à court terme, mais il doit être pratiqué avec prudence, et idéalement sous la supervision d’un professionnel de la santé, surtout chez les personnes actives, ayant des problèmes de santés, ou bien des besoins nutritionnels particuliers.
Écouter son corps, manger de manière équilibrée, variée, et adaptée à ses besoins reste la meilleure approche… durablement.
Savard, V. (2023, July 19). Le Jeûne intermittent: Diabetes Québec. Diabète Québec. https://www.diabete.qc.ca/en/le-jeune-intermittent/