Il raconte ses premières courses avec passion et emploie le vocabulaire du converti. Du haut de ses presque 12 ans, William Bourbonnais compétitionne avec les meilleurs de sa catégorie et s’impose lentement mais sûrement comme l’homme à battre.
Tout a commencé vers l’âge de 10 ans et peut-être même un peu avant. Vous savez, quand on parle d’une personne qui a le sport dans le sang? William Bourbonnais est assurément de la trempe de ceux qui, en raison des efforts, de la génétique ou simplement de la chance, réussissent à se hisser parmi les meilleurs dans un sport donné. Dans le cas de William, le vélo semble incarner l’activité sportive par laquelle les podiums pourraient devenir chose courante.
Quand il quitte les bancs de l’école Marguerite-Bourgeois aux Cèdres, il s’entraîne au Club ZVP Opto-Réseau au Centre Multisports, il joue au hockey à la position de défenseur dans le niveau pee-wee AA ou incarne le capitaine Elias Walker, leader des Ghosts dans le jeu Call of Duty sur sa console PS3. À l’image de plusieurs jeunes de sa génération, William a essayé plusieurs autres sports avant d’emprunter la voie du vélo de route qui l’a mené, lui et ses parents, aux quatre coins du Québec ces deux dernières années. Dès l’âge de trois ans, il pratique le karaté dans le groupe des ninjas et joue au soccer pendant trois ans avant de se consacrer au hockey qu’il exerce encore aujourd’hui. Le vélo de route est arrivé par la porte du triathlon à Valleyfield où il goûte, avec sa mère Katy Da Ponte, à la natation, à la course et au vélo. À la suite d’un duathlon à son école, son amour pour le vélo émerge et ses parents décident de lui acheter un vélo de route. Il avait 7 ans. « Faut être gentil pour avoir un vélo de route à 7 ans, suis-je tenté de lui demander. » « Non, répond-il du tac au tac, il faut être bon! » Voilà un jeune homme confiant qui, malgré les succès cumulés lors de courses ces deux derniers étés (voir tableau), garde la tête bien froide et l’esprit orienté vers l’atteinte d’un seul objectif : devenir encore meilleur.
S’il a du naturel en lui, ce talent est aussi redevable à ses entraîneurs qui le suivent depuis ses débuts. Dès les premiers coups de pédale au Club ZVP au printemps 2016, William, le plus jeune du groupe, attire l’œil de Philippe Raymond, son coach de l’époque : « À la première pratique, précise William, ils m’ont dit “OK, t’es bon, on va te garder.” » « Au-delà d’être bon, ajoute sa maman, il était aussi discipliné, motivé, à son affaire, il voulait être avec les autres et suivait bien ». Si bien en fait qu’on l’invite bientôt à s’inscrire à une première course à Boucherville, course qu’il remporte avec panache : « En blague, mon coach m’a dit “j’ai gagé sur toi, tu dois gagner”! J’étais un peu stressé à la ligne de départ, raconte le jeune coureur au début d’un récit qu’il débite avec une joie manifeste. J’ai ri! Même s’il ne m’avait pas dit ça, je me serais forcé pareil, car c’était ma première course. »
Une première course prometteuse, donc, qui se voulait le début d’une saison riche en couleur. Au printemps dernier, c’est avec confiance que le jeune Bourbonnais entreprend sa deuxième saison au sein du Club ZVP Opto Réseau mené cette fois par l’entraîneur Michel Brazeau. Une deuxième saison qui s’est achevée avec une excellente 5e place au classement général de la saison des Coupes du Québec 2017. Mais au-delà des courses que le jeune coureur raconte dans le détail et des résultats que le lecteur retrouvera en ces pages, la vie sportive de William Bourbonnais raconte aussi la fierté de parents dont les sacrifices ne se comptent plus : « Ça nous surprend toujours de voir son endurance, raconte son papa François, lui aussi coureur cycliste et amoureux des longues distances. Dès les débuts, on a été surpris. Il est vraiment déterminé. » Un peu anxieuse de voir son fils dévaler les pentes à vive allure, sa maman Katy croit elle aussi que la détermination de son fils joue pour beaucoup. Elle se fait toutefois réaliste vis-à-vis des attentes qu’une ou deux bonnes saisons peuvent gonfler : « Il a un souci de performance, mais on ne sait jamais d’une année à l’autre comment ça va aller, on ne contrôle pas tout, affirme-t-elle. Mais William a un fond de naturel. Il va faire les choses naturellement et va les comprendre après. Il a aussi un petit bout de témérité qui fait parfois peur aux parents! » Cette détermination se transpose aussi dans le hockey et dans passablement toutes les activités auxquelles prend part le jeune athlète qui conseille aux autres jeunes d’exercer un sport, quel qu’il soit. Mais son amour pour le vélo aura bientôt raison de sa passion pour le hockey, lui qui aspire à intégrer le programme sport-études du l’école secondaire du Chêne Bleu l’an prochain. Onze ans, bientôt 12, et déjà des choix de vie à faire… Celui de William Bourbonnais est clair et sans appel : « Je peux encore m’améliorer, estime-t-il, mais au moment que je fais mes courses, c’est le maximum que je peux donner. Mais chaque année, je peux en donner encore plus. » Parions qu’au printemps, au début de la prochaine saison, ils seront nombreux à tourner la tête vers l’homme à battre.
On le dit et on le répète bien souvent aux jeunes athlètes : les résultats ne se mesurent pas seulement en médailles et en podium. Tant de facteurs viennent influencer le parcours de l’athlète en bas âge qu’il est risqué de faire trop parler les victoires. Mais une chose est sure : les victoires cumulées attirent l’attention. Reste à voir ce que réserve l’avenir au jeune William Bourbonnais…
Résultats saison 2016 (Catégorie Atome 9-10 ans)
Résultats saison 2017 (Catégorie pee-wee 11-12 ans)
Le Club ZVP (Zone-Vélo-Perfo) où s’entraîne William Bourbonnais depuis que le club existe a été créé au printemps 2016. Depuis ce temps, une soixante de jeunes ont participé aux séances intérieures et extérieures. Voici résumé ce club qui redonne petit à petit ses lettres de noblesse au vélo sur route et au vélo de montagne à la région de Vaudreuil-Soulanges.
Par : Patrick Richard