L’amplitude du mouvement est la capacité d’une articulation de bouger aisément et sans contraintes dans ses axes fonctionnels. Elle peut être limitée par les blessures antérieures, les tensions musculaires inégales ou simplement par l’inactivité. La stabilité d’une articulation, pour sa part, est la capacité de celle-ci à maintenir sa position, malgré les changements dynamiques de forces externes. Une articulation peut être mobile et instable, et vice versa; imaginez une poignée de porte qui tourne bien, mais qui n’est pas suffisamment attachée à sa base.
Ces deux qualités impliquent différentes structures comme les ligaments (principalement pour la stabilité), les fascias, les capsules articulaires, les muscles et les tendons. Les problématiques affectant aussi bien la mobilité que la stabilité articulaire sont fréquemment à l’origine de maux et de blessures, aussi bien chez les nouveaux sportifs que chez les athlètes.
Pour un fonctionnement optimal, certaines articulations nécessitent plus de stabilité et d’autres plus de mobilité. Le corps s’adaptera par compensation afin que le mouvement final ait lieu, même avec un manque de coopération de certaines articulations. Toutefois, cette situation surchargera presque assurément l’articulation située au-dessus ou au-dessous et causera tôt ou tard des problématiques.
Prenons l’exemple de quelqu’un effectuant un mouvement de squat et ayant un manque de mobilité de la cheville suite à un traumatisme passé et à de l’inactivité. Le mouvement global d’accroupissement sera obtenu, mais non sans surcharger et déstabiliser le genou, ce qui à long terme, pourrait causer une usure inégale et prématurée de celui-ci. Sans parler exclusivement du squat, il en va de même avec quelqu’un ayant une problématique de mobilité de la hanche qui se répercutera sur la colonne lombaire provoquant des tensions au niveau du bas du dos. Pour sa part, le fait d’avoir un manque de mobilité de la colonne thoracique entraînera fort probablement, des répercussions sur le cou et les épaules. Imaginez maintenant, non seulement ne pas prendre en compte la qualité de vos fonctions articulaires, mais aussi de surcharger le tout avec des poids ou un sport d’endurance.
Demandez à n’importe quel professionnel de l’entraînement le moindrement qualifié et la réponse sera unanime : il est crucial d’évaluer l’intégrité et la qualité du mouvement ainsi que la stabilité articulaire fonctionnelle à tous les niveaux (la fondation) avant d’entreprendre un programme de surcharge. De cette façon, le corps sera en mesure de produire un mouvement en répartissant les charges de façon optimale, diminuant ainsi les compensations et du même souffle, les risques de blessures.
La posture pourrait être un bon indice de problématiques articulaires, surtout si elle a changé au cours des dernières années. Essayons quelques tests simples à faire à la maison. Demandez à un proche de vous prendre en photo de côté ou regardez-vous simplement dans un miroir. Avez-vous l’impression que votre cou est projeté vers l’avant et que vos épaules le sont aussi? Avez-vous mal au cou et aux trapèzes? Debout, tentez de vous enrouler en débutant par la tête. Avez-vous l’impression de vous enrouler finement en partant du cou, passant par le thorax jusqu’au bas du dos? Ou pliez-vous en deux morceaux (tronc/hanches)? Est-ce inconfortable? En vous tenant en équilibre debout sur un pied, est-ce que votre genou oscille grossièrement? Et avec vos hanches, seriez-vous capable de faire du « Hula hoop » ou semblent-elles figées à votre tronc?
#grouille_avant_que_ca_rouille!
Consultez l’article sur le multisports.ca pour des idées d’exercices faciles et efficaces à effectuer à la maison, dans le but d’améliorer votre mouvement et votre stabilité articulaire.
Par : David Forget B. Sc., Kinésiologue