Syndrome du côlon irritable

Les causes du SCI sont méconnues, mais probablement multifactorielles passant de la génétique, à la présence d’inflammation, à un microbiote altéré, ou même à une hypersensibilité viscérale. À travers le monde, c’est malheureusement 1 personne sur 10 qui est atteinte de SCI avec une fréquence 2 fois plus élevée chez les femmes. Les personnes atteintes sont parfois contraintes à limiter leurs activités en raison des symptômes inconfortables et parfois même douloureux qu’elles vivent. Certaines choses peuvent toutefois être mises en place afin d’améliorer la qualité de vie des gens qui en souffrent. Voici donc quelques pistes de solutions qui devraient idéalement être encadrées par une nutritionniste-diététiste :

Éviter les aliments ou les habitudes pouvant aggraver les symptômes :

• L’alcool : L’alcool a un effet activateur sur le système digestif. 1 personne sur 3 souffrant de SCI aurait une intolérance au vin ou à la bière.
• La caféine : Le café a un effet stimulant sur le transit intestinal chez beaucoup de gens ce qui peut donc aggraver les symptômes des personnes souffrants de SCI.
• Capsaïcine et salicylates (Aliments épicés) : Les aliments épicés peuvent exacerber les symptômes, particulièrement la douleur abdominale.
• Fibres insolubles : Ce genre de fibres peut augmenter le volume fécal et occasionner plus de symptômes pour certaines personnes. On recommande donc de les éviter si c’est le cas.
• Horaire des repas irrégulier: Sauter un repas ou avoir un horaire des repas irrégulier peut augmenter les symptômes.
• Répartition des macronutriments sous-optimale : Une alimentation équilibrée aide beaucoup de gens souffrant de SCI à diminuer grandement leurs symptômes. Une nutritionniste-diététiste peut accompagner les gens vers ce genre de modifications.
• Période de stress : Le stress pourrait déclencher l’apparition de symptômes et/ou les intensifier.

En changeant certaines de ces habitudes de bases, une partie des gens souffrant de SCI réussissent à diminuer grandement leurs symptômes. Pour aller plus loin, la diète FODMAP peut toutefois être utilisée afin de diminuer davantage les inconforts. Cette diète consiste à retirer les aliments riches en FODMAP de l’alimentation afin de les réintroduire par groupe et ainsi trouver les catégories causant les inconforts. La période plus stricte de cette diète est donc seulement suivie pendant une courte période. En utilisant cette méthode, 70% des personnes souffrant de SCI expérimentent une réduction des symptômes. Les meilleurs résultats sont toutefois obtenus lorsque la diète est expliquée et encadrée par une nutritionniste-diététiste.

Mais qu’est-ce qu’un FODMAP? C’est un acronyme pour 4 types de glucides à chaîne courte qui sont des fermentescibles alimentaires et qui sont présents dans plusieurs aliments communs, soit :

• Oligosaccharides : Petites chaînes de sucres (Fructanes et galacto-oligosaccharides (GOS))
• Disaccharides : Chaînes composées de 2 sucres (Lactose)
• Monosaccharides : 1 sucre (Fructose)
• Polyols (Sucre alcool/Substitut de sucre) : Principalement xylitol, mannitol et sorbitol

Les FODMAP sont en fait partiellement (ou pas du tout) digéré et absorbé dans l’intestin. Dans le petit intestin, les FODMAP peuvent causer un mouvement d’eau pouvant mener à de la diarrhée. Tandis que dans le gros intestin (Côlon), les FODMAP non digérés s’y retrouvent et les bactéries qui sont dans le côlon s’en nourrissent en les fermentant. Cette fermentation augmente la production de gaz et peut causer des symptômes comme des ballonnements, de la distension abdominale, des flatulences, des douleurs abdominales et de la constipation.

Mais où retrouve-t-on ces fameux FODMAP? L’application « Monash University FODMAP Diet » en offre une liste très complète et détaillée, mais en voici une liste abrégée :

• Fructanes : Certains légumes (ex. ail, oignon, asperge…), produits de blé et de seigle, inuline et certaines noix (Pistache et noix de cajou)
• Galacto-oligosaccharides (GOS) : Légumineuses
• Disaccharides (Lactose) : Produits laitiers (ex: lait de vache)
• Monosaccharides (Excès en fructose) : Certains fruits (ex. poire, pomme, mangue…), miel, agave, mélasse, sirop de maïs à haute teneur en fructose et certains légumes (ex. pois mange-tout…)
• Polyols (Sucre d’alcool/Substitut de sucre) : Produits «diète», gomme, bonbons sans sucre et certains fruits (ex. Mûres, abricot, cerises…)

Bref, certaines solutions existent pour apaiser les souffrances et inconforts des gens souffrant de SCI. À noter toutefois que la première étape devrait être l’obtention d’un diagnostic officiel par un médecin afin de s’assurer que les douleurs ne sont pas causées pour un autre trouble sous-jacent plus grave. Par la suite, une nutritionniste-diététiste sera outillée afin de vous encadrer dans la gestion de votre SCI parce que personne ne devrait devoir mettre sa vie sur pause pour ce genre d’inconforts.

Par : Joanie Séguin, Dt. P.
Nutristionniste, Clinique de médecine sportive AXiO

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