Sergei Howes revient de loin. De très loin, en fait. Un premier voyage l’a d’abord amené de Russie, là où il a été adopté à l’âge de quatre ans.
Comme la majorité des enfants de cet âge, il s’active dans la cour d’école, joue au soccer un certain temps, pratique même le motocross et fait beaucoup d’autres sports. Puis un jour, devenu jeune adulte, tout s’arrête. Il se nourrit mal, ne s’entraîne plus du tout, devient gros et passe à la lisière de la dépression. Avant de sombrer, son médecin de famille lui prescrit le Centre Multisports et le kinésiologue Michael Gagné pour commencer. « Automatiquement, on a eu une belle connexion ensemble, raconte le jeune professionnel de 29 ans. Il a compris ce qui se passait. On va te transformer en une nouvelle personne. » La transformation est telle que Sergei Howes, deux ans plus tard, reconnaît à peine celui qu’il a laissé derrière lui aux portes du Gym Perfo.
Quand il entre dans le Centre Multisports, devenu sa deuxième maison au fil du temps, Sergei parle à tout le monde et conseille tous ceux qui semblent perdus, incrédules ou malheureux. Il a la verve facile et partage la bonne nouvelle à qui veut l’entendre : « Je pesais presque 200 livres, explique-t-il aisément. J’étais comme un gros ballon, un gros ballon de soccer, les gens pouvaient me kicker tellement j’étais gros ! Ça n’allait pas bien, mon attitude n’était pas là. J’allais dans le noir, dans la mauvaise direction. Mais je n’étais pas un gars comme ça. Mon corps tombait en mille morceaux, il fallait que je fasse un choix, j’avais peur de faire une dépression totale. Je voulais changer, être celui que j’étais quand j’étais petit, toujours en forme, toujours heureux. Aujourd’hui, je suis fier, je vis une super expérience au Centre Multisports ». Voilà qui résume l’homme que Sergei Howes est devenu : un être pleinement en forme, fier de sa condition et heureux de partager la bonne nouvelle à ceux qui le côtoient cinq jours par semaine.
Du lundi au vendredi, donc, Sergei Howes ne manque pas un seul rendez-vous, un rendez-vous avec lui-même, pour quatre ou cinq heures d’entraînement. Pour garder la forme, certes, et aussi parce qu’il est à deux examens près d’une entrée à la GRC. « Quand tu t’entraînes, tu dois être fier de toi, croit-il. Je suis toujours positif aujourd’hui avec mes entraînements. Si on tombe, on remonte, on le refait ». La détermination, l’assiduité et le zèle sont sans doute les caractéristiques qui l’identifient le mieux, lui qui croit à l’adage voulant que tout soit possible quand on travaille dans la vie. Peu importe l’exercice qu’on lui présente, il aborde chaque entraînement comme un défi en soi, un défi que Sergei Howes va relever coûte que coûte. Un zélé, dans le bon sens du terme : « Pourquoi arrêter quand c’est difficile ? demande-t-il comme à lui-même. C’est facile de lâcher, c’est l’affaire la plus facile. Mais de te dire à toi-même que c’est difficile, de repousser, de remonter et de travailler dessus, ça c’est la volonté, c’est quelqu’un qui a du coeur. Je vais toujours continuer jusqu’à ce que je réussisse. Les Russes ne lâchent jamais. Comme moi, je ne lâche pas facilement ». La prochaine fois que vous irez au Centre Multisports et que vous verrez un être qui n’a plus rien d’un jeune aux prises avec un surplus de poids, les muscles saillants, la volonté étampée au front et la parole aussi frivole que généreuse, demandez-lui conseil. Il pourrait s’agir de Sergei Howes… Si c’est vraiment lui, il se fera un plaisir de vous encourager en racontant, peut-être, l’histoire du gros dans le Gym Perfo qui s’est repris en main et en muscles.
Par : Patrick Richard