(Français) Gamache CAN : c’est le nom que verront ses adversaires qui concourront avec elle à Adélaïde, dans le sud de l’Australie, en octobre prochain. Guylaine Gamache portera alors les couleurs de son pays, le CANada, afin de participer aux championnats du monde de duathlon. Ce n’est pas rien, surtout quand on connaît le passé de la mère de trois enfants, résidente de Vaudreuil-Dorion, qui, à une époque pas si lointaine, vivait avec un surplus de poids et marchait, le soir, en cachette.
Gamache CAN : c’est le nom que verront ses adversaires qui concourront avec elle à Adélaïde, dans le sud de l’Australie, en octobre prochain. Guylaine Gamache portera alors les couleurs de son pays, le CANada, afin de participer aux championnats du monde de duathlon. Ce n’est pas rien, surtout quand on connaît le passé de la mère de trois enfants, résidente de Vaudreuil-Dorion, qui, à une époque pas si lointaine, vivait avec un surplus de poids et marchait, le soir, en cachette.
Quand Guylaine Gamache entre au Centre Multisports, deux portes s’ouvrent à elle : celle de l’entraînement ou celle de son travail comme chef de l’équipe d’appariteurs. Les couloirs, elle les arpente quotidiennement, comme les poids qu’elles soulèvent en vue de prendre la ligne de départ dans les meilleures dispositions possible. Elle est arrivée au sport par la porte de l’école Sainte-Madeleine à Vaudreuil-Dorion, en 2007, à l’époque où son fils faisait partie de la classe de triathlon, et s’est par la suite inscrite au club Trio-Lacs. C’est là qu’elle a connu le duathlon, une discipline jumelant les épreuves de course et de vélo (voir autre texte) qui n’allait plus la quitter. Pourquoi pas le triathlon et remplacer la première course par quelques longueurs dans l’eau? « J’ai essayé de nager, mais je recule au lieu d’avancer, admet-elle en riant! Je ne suis pas très à l’aise dans l’eau ». Au fil des courses et des années, la jeune femme s’est lentement transformée en athlète et ses performances ont fait tourner quelques têtes et pas seulement celles de ses proches. En 2013, elle participe aux quatre courses de la Coupe Québec et termine l’année en 3e place et l’année suivante en 4e de son groupe d’âge. Il n’en fallait pas plus pour recevoir une invitation aux championnats du monde de duathlon qui se tiendront à Adélaïde, en Australie, du 14 au 18 octobre. Elle concourra dans le groupe des 40-44 ans : « C’est une expérience, il y en a qui y vont plusieurs fois, précise-t-elle. Mon but n’est pas de la vivre plusieurs fois, les voyages sont quand même chers, mais mon conjoint a toujours voulu aller en Australie. Je me suis dit pourquoi pas joindre l’utile à l’agréable. »
Si les athlètes ne se bousculent pas sur le fil de départ des courses de duathlon en comparaison aux épreuves de triathlon, la discipline n’en demeure pas moins exigeante : « La course du début est longue et tes muscles ont déjà travaillé intensément, explique la coureuse. Ce ne sont pas les mêmes muscles pour le vélo et les jambes ne veulent tout simplement plus suivre rendues à la 2e course. Ça prend au moins 500 mètres avant que tes jambes deviennent moins lourdes. » Guylaine Gamache consulte actuellement un kinésiologue en vue de sa course en octobre et pour réparer les muscles blessés lors d’une précédente épreuve. Elle s’entraîne plus que jamais, cumulant les kilomètres en vélo et musclant tout ce qu’il faut pour battre les meilleures. Étiez-vous prédestinée à ce sport, madame Gamache? La question, lancée dans son bureau du Centre Multisports, laisse planer un long silence, le temps de retrouver la mémoire d’un passé oublié : « J’ai commencé à courir parce que j’avais vraiment un gros surplus de poids », admet-elle. C’était il y a une douzaine d’années, à l’époque où elle s’inscrit chez les Weight Watchers : « Je courais le soir, je faisais le tour du carré chez moi pour ne pas que les gens me voient. J’ai perdu 75 livres. Je ne suis pas une personne extravertie. J’ai comme oublié, ça fait quand même plusieurs années. Je n’y pense plus. » Elle n’y pense plus, regardant toujours droit devant, vers la prochaine compétition, le prochain entraînement, le prochain défi à relever. Avant de nous quitter, je ne peux m’empêcher de penser combien cette femme discrète prêche par l’exemple, dans le silence de ses victoires. Sans artifice, sans mots de trop. Inspirante pour les uns, elle saura certainement donner quelques conseils aux autres, aux femmes casanières qui ne savent peut-être pas par quelle porte entrer. Pas besoin de courir dans un championnat mondial après tout, simplement se lever et bouger : « Il faut commencer petit à petit sans brûler les étapes, conseille Guylaine Gamache. Quand on brûle les étapes trop vite, les gens reprennent le poids qu’ils ont perdu. Faut s’amuser aussi, c’est pour le plaisir, et trouver un sport qu’on va aimer. » Quitte à commencer à courir discrètement, au crépuscule, est-on tenté d’ajouter.
Bien qu’il ne soit pas reconnu comme un sport olympique, le duathlon recoupe des épreuves de courses et de vélo. En formule sprint, les duathlètes courent généralement 5 km avant de parcourir 20 km à vélo et reprendre la course sur 2,5 km. En formule olympique, les distances passent à 10 km pour la première course, 40 km pour le vélo et 5 km pour la 2e course. À l’échelle mondiale, la discipline est gérée par la Fédération internationale de triathlon.
À l’échelle nationale, Triathlon Canada prend la relève. L’un des duathlons parmi les plus difficiles au monde serait le Powerman Duathlon de Zofingue en Suisse. Il comporte 10 km de course à pied sur des routes montagneuses, suivies de 150 km de vélo et un dernier 30 km de course à pied sur des sentiers très vallonnés. Le prochain aura lieu le 6 septembre, il reste encore quelques places disponibles…