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LA JEUNE CYCLISTE DES CÈDRES QUI FAIT DU BMX

LA JEUNE CYCLISTE DES CÈDRES QUI FAIT DU BMX

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Portraits

February 28, 2018

 |  Centre Multisports

(Français) Quand les derniers sacs de poussière de granite ont été versés sur la nouvelle piste de BMX longue de 375 mètres à Coteau-du-Lac en 2013, Thalie Fournier jouait peut-être au tennis ou s’activait au sein de son équipe de Kinball.

THALIE FOURNIER

Quand les derniers sacs de poussière de granite ont été versés sur la nouvelle piste de BMX longue de 375 mètres à Coteau-du-Lac en 2013, Thalie Fournier jouait peut-être au tennis ou s’activait au sein de son équipe de Kinball. Chose certaine, elle ne lorgnait pas son BMX dans l’attente de rouler sur la piste flambant neuve inaugurée pas très loin de chez elle. Mais rapidement, les choses ont changé. Son frère s’est inscrit au club nouvellement constitué et la jeune soeur a suivi les traces laissées par ses pneus sur l’une des rares pistes au Québec pouvant accueillir des compétitions nationales. C’est ainsi que naquit l’histoire « de la jeune cycliste des Cèdres qui fait du BMX », une jeune fille qui allait bientôt s’inscrire au programme de sport-études à l’école secondaire du Chêne-Bleu dans le volet cyclisme, lui aussi nouveau, afin d’alimenter la pratique d’un sport devenu passion. Tout est dans tout, disait le poète.

PAS COMME LES AUTRES

Thalie Fournier fait partie de ces gens qui ne veulent pas ressembler aux autres. À 15 ans, elle entame sa deuxième année en sports-étude du Chêne-Bleu dans le volet cyclisme au Centre Multisports après être passée par la Cité-des-Jeunes où elle a complété sa première et sa deuxième année du secondaire. Plus précisément, elle voue un grand amour au BMX qui occupe une large partie de ses activités, de ses pensées, de sa vie : « Le BMX, c’est la base de ce que je fais tous les jours, affirmet-elle. C’est pour le BMX que je fais tout ça. Si je n’en faisais pas, je m’ennuierais, je n’aurais rien à faire, je ferais comme tout le monde, je ferais une vie normale. Là, je sors de tout le monde, du normal. » Pour être différente, Thalie Fournier a choisi un sport où les filles se font plutôt discrètes. Seule représentante féminine en sport-études cyclisme, elle se retrouve bien souvent isolée ou regroupée avec des filles de différents niveaux au départ des compétitions qui se déroulent dans la province sitôt le beau temps revenu. Ce qui ne l’empêche pas de performer et de prendre tranquillement sa place sur les circuits d’ici et d’ailleurs.

SUR LES TRACES DU GRAND FRÈRE

C’est donc en suivant son grand frère que la jeune athlète a découvert sa passion pour le BMX : « Je l’ai suivi là-dedans, raconte-t-elle. Les deux premières années, je n’aimais pas ça tant que ça, je faisais ça juste pour faire du sport. C’est quand je suis allée aux Jeux du Québec que j’ai commencé à aimer ça et à faire des compétitions. » Il a fallu une première compétition, aux Jeux du Québec de surcroît, pour faire comprendre à Thalie Fournier qu’il s’agissait là d’une voie intéressante à suivre. « La course pour me qualifier était la première course que je faisais », se rappelle-t-elle. Du récréatif, elle a sauté au compétitif en complétant les six dernières courses de la saison. L’été suivant, elle s’est engagée temps plein au sein de l’équipe compétitive. Ce qu’elle aime par-dessus tout est la sensation de se dépasser, le « feeling de faire des courses, comme elle dit avec les yeux de l’amoureux de son sport : « Toujours être capable de faire de nouveaux trucs, d’essayer, de ne pas réussir, mais de continuer, c’est juste ça qui me pousse à continuer encore. Quand je ne réussis pas, je me pousse à réussir, c’est ça qui me motive. »

DANS LE SILLON D’UNE GRANDE SOEUR

Lentement, Thalie Fournier cumule l’expérience des courses. Tranquillement, elle comprend l’entraînement nécessaire pour pouvoir se mesurer aux autres. Sereinement, elle aborde son sport sans se soucier du terrain à défricher : « Pour faire une finale, il faut être plus que huit, explique-t-elle. J’ai rarement fait des finales, sinon au national. On est 4 ou 5 filles partout au Québec dans les compétitions. Dans le club, on n’était pas beaucoup, mais là, on est rendu plus de filles, surtout des soeurs qui voient leur frère faire du BMX ». Pionnière ou grande soeur, la jeune athlète aborde ses courses avec calme, que ce soit près de chez elle, à Coteau-du-Lac, à Calgary au championnat canadien
ou encore à 1400 km d’ici. Tout le travail de préparation physique et d’entraînement spécifique sur le vélo BMX sous la supervision étroite de l’équipe de kinésiologues du Centre Multisports a porté ses fruits, puisque l’été dernier, en Caroline du Sud, elle a participé à son premier championnat du monde où, enfin, elle a pu se mesurer à d’autres jeunes de son âge dans sa catégorie : « J’ai vraiment, vraiment aimé ça, s’exprime-telle. On était 75 dans ma catégorie. Je ne l’oublierai jamais. Je ne m’attendais à rien. J’ai fait trois courses, je ne me suis pas
qualifiée, mais ça ne me dérangeait pas, c’est l’expérience que j’ai aimée ». On ne mesure pas l’influence de telles courses à la position au fil d’arrivée. C’est bien souvent le voyage en soi et les relations développées avec les autres coureuses qui forgent l’identité de l’athlète en devenir. « Je ne m’attendais même pas à dépasser quelqu’un et je suis arrivé 6e sur 8 dans ma course, ajoute-t-elle. Contrairement à ce que je pensais, tout le monde est content. J’ai même échangé mon chandail de course avait quelqu’un d’un autre pays. »

L’ÉCOLE D’ABORD ET AVANT TOUT

Au-delà des objectifs sportifs, tel celui de se qualifier cet été pour les championnats du monde en 2019 qui se dérouleront en Belgique, Thalie Fournier poursuit son parcours scolaire dans le même état d’esprit que lors d’une compétition. Exigeante envers elle-même, elle n’accepte
pas les demi-mesures et s’organise pour atteindre ses objectifs académiques : « Quand je ne les atteins pas, ça me décourage, avoue-t-elle. C’est aussi comme ça à l’école. J’aime ça avoir des bonnes notes, j’aime réussir, je me mets la barre haute et je suis capable de l’atteindre, enfin, je pense! » Peut-être que de côtoyer quotidiennement des garçons aide à s’améliorer : « Les gars sont meilleurs que moi, mais je me compare quand même avec eux, ça me force plus à me dépasser que si j’étais avec des filles de mon niveau, ça me force à vouloir les accoter », dit celle qui s’ennuie parfois de ses temps libres. Comme la plupart de ses collègues inscrits au programme de sport-étude, les avant-midis sont consacrés au programme scolaire et les après-midis à l’entraînement au Centre Multisports, ce qui laisse peu de temps pour socialiser : « Je vois encore mes amies de la Cité-des-Jeunes, mais avoir des longues pauses et des dîners avec mes amis, oui, ça me manque, résume-t-elle. Je me dis que je fais du sport. Si je n’ai pas fait un bon entraînement, ça va jouer sur mon moral, ça va enchaîner…Tout le monde a des hauts et des bas. Mais on a souvent des hauts et des bas tout le monde ensemble! » Bien qu’elle a encore beaucoup de temps devant elle, elle aspire déjà à des études en médecine. Elle est friande de sciences, elle s’organise pour réussir et surtout, se fixe des objectifs à atteindre. Sans le vouloir, la petite soeur qui suivait son frère devient lentement celle qui trace la voie pour que d’autres puissent à leur tour y faire la leur.
Que ces traces soient faites dans la butte d’une piste ou dans un couloir d’école aux tuiles défraîchies.

« Toujours être capable de faire de nouveaux trucs, d’essayer, de ne pas réussir, mais de continuer, c’est juste ça qui me pousse à continuer encore. »

Patrick Richard

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