La très grande majorité de ceux qui ont connu Sophie Lalonde-Mathers à l’époque où elle tentait tant bien que mal de rester assise et concentrée devant ses professeurs du primaire et du secondaire serait certainement très fière de constater ce qu’elle est devenue aujourd’hui : une femme portée par le désir d’accompagner les gens dans leur mise en forme en leur offrant tout ce qu’elle peut donner en connaissance et surtout en expérience de vie.
Aux prises avec ses émotions dans le tapis et une énergie débordante, la jeune élève a connu la course à pied à la mi-parcours de son secondaire. Une bouée dans un océan d’incompréhension et d’appréhension : « L’exercice m’a permis de me défouler, d’enlever le trop, d’évacuer, de mieux équilibrer, de doser, raconte-t-elle au sujet de cette période marquante que fut son adolescence. Tu le fais, ça fait du bien et tu as envie de le refaire. À un moment donné, c’est ton corps qui l’exige. Surtout la course. J’étais comme Forest (Gump). Je me sentais mieux avec moi-même, ça m’a permis de passer à travers. » Quand elle raconte cette période de sa vie où elle a dû courir pour s’exiler du monde, Sophie Lalonde-Mathers parle avec fougue et fierté. Une fierté assurément motivée par ses accomplissements académiques. Deux fois bachelière, dont une en kinésiologie, la femme conseille avec clairvoyance les gens qui viennent à elle, instructions qui dépassent largement le simple cadre de l’exercice physique : « J’aime l’aspect psychologue de mes clients, assure-t-elle. J’aime les aider à changer leurs habitudes de vie et ça s’apprend à aimer bouger, faut juste laisser le temps. À un moment donné, c’est ton corps qui va en avoir besoin. »
Convaincue que le sport peut aider à surmonter une multitude de problèmes, autant sur le plan physique que psychologique, la kinésiologue axe son approche sur la prévention dans une société qui investit, selon elle, dans la guérison. Elle se présente avant tout comme une coach de santé qui voit la mise en forme comme un investissement qui va rapporter avec le temps, au même titre qu’un REER le fait sur le plan financier : « Ce qui tient le squelette, ce sont les muscles, explique-t-elle. On perd de la masse musculaire à partir de l’âge de 30 ans. Ce qu’on fait aujourd’hui, c’est qu’on se crée un capital pour notre vieillesse. Parfois les gens attendent trop longtemps, mais c’est aujourd’hui qu’il faut faire quelque chose. Les muscles et le corps ont une mémoire. Tout ce qu’on fait au niveau du muscle, le muscle s’en souvient. » Elle éduque ses clients en leur parlant d’équilibre, de dosage, de contact conscient avec son corps pour apprécier le moment présent. Elle ne juge pas, elle offre des options. Plus que jamais, elle déconstruit le mythe de l’entraîneur de gym tel que véhiculé dans certains sketches à succès : « Les gens ont encore le préjugé du chest-bras, estime-t-elle. C’est pas du chest-bras dans le gym, c’est du Monsieur et Madame Tout-le-monde qui prennent soin de leur santé. Ce n’est pas de l’esthétisme. Les kinésiologues ne sont pas des entraîneurs de chest-bras. » Témoin de l’évolution de son métier ces dernières années et surtout de la perception de celui-ci auprès du public, Sophie Lalonde-Mathers incarne une kinésiologue allumée qui apporte une énergie contagieuse aux gens qu’elle côtoie. Une seule rencontre suffit pour déceler en elle une femme passionnée, ou pour mieux la comprendre encore, une femme consciencieuse, fidèle et dévouée.
Par : Patrick Richard