(Français) À l’âge où Dorothée Chouinard apprenait à marcher, ses parents couraient, nageaient et roulaient. Le triathlon est possiblement entré dans sa vie par le cordon ombilical, tellement le sport a toujours fait partie de sa vie.
À l’âge où Dorothée Chouinard apprenait à marcher, ses parents couraient, nageaient et roulaient. Le triathlon est possiblement entré dans sa vie par le cordon ombilical, tellement le sport a toujours fait partie de sa vie. Le club Tri-O-Lacs a vu sa famille grandir et s’agrandir si bien qu’aujourd’hui, l’adolescente de 15 ans, aux côtés de son frère plus jeune et d’une toute petite sœur, a les ambitions à la hauteur des efforts qu’elle consacre à l’entraînement. « Le triathlon c’est essentiel, c’est mon mode de vie, mentionne l’étudiante en 4e année du secondaire au Collège Bourget. Sinon je ne saurais pas quoi faire. Je le fais pour moi-même ».
Sa rencontre avec le triathlon date de plusieurs années déjà, mais c’est récemment qu’elle a réalisé tout le potentiel qu’elle avait pour cette discipline. Dès sa première compétition avec les U15, à Joliette, elle remporte l’épreuve et gagne aussi les quatre suivantes terminant l’année à un demi-point seulement de la première place. De quoi fouetter la jeune fille de 13 ans à l’époque : « Tant que j’ai du plaisir quand je le fais, tant que je suis satisfaite de mon résultat, je pense qu’il n’y a plus rien à faire pendant la course, estime-t-elle. C’est plutôt les petites choses comme le sommeil et la nutrition qui vont te pousser à aller plus loin. » Pour aller plus loin, justement, elle se donne les moyens en faisant d’abord partie du parcours Passion au Collège Bourget qui développe des programmes d’enrichissement afin de favoriser la motivation scolaire. Concrètement, Dorothée exerce des sports à l’occasion de périodes d’une durée de 1h à 2h10, 6 jours sur 9. Elle est suivie par son coach du club civil Tri-O-Lacs et s’entraîne l’hiver en Floride à l’occasion d’un camp de deux semaines parrainé par Triathlon Québec. Elle fait partie du club de natation du Collège Bourget et complète son tableau en s’entraînant au Centre Multisports avec Claude David, coach en athlétisme et fabricant d’athlètles, comme il fut déjà présenté l’an dernier en ces pages. En résumé, elle s’entraîne 48 semaines par année : « Le sport me fait relaxer, admet la triathlonienne. J’ai toujours été calme dans la vie, sereine avec moi-même, je fais attention à moi. Je ne fais pas ça pour les autres, les parents, les coachs, les amis, tu le fais pour toi. »
La maturité affichée par la jeune coteaulacoise profite grandement aux plus jeunes qui suivent sa trace. Le dimanche, elle entraîne le groupe des 11 ans dans le club Tri-O-Lacs et sait déjà que l’effort devient plus facile quand on aime ce que l’on fait et qu’un but se profile à l’horizon : « Aimez ce que vous faites parce que sinon, ça ne vaut pas la peine d’être ici, explique-t-elle bien souvent aux groupes qui lui sont confiés. Dans mes amis, plusieurs ont lâché parce qu’ils ne voient plus de but, ils n’ont plus d’objectifs. Mais c’est important d’en avoir parce que sinon, tu perds le fil et tu ne comprends plus pourquoi tu es ici. »
Étudiante, amoureuse, sœur, fille, sportive de haut niveau, n’y a-t-il pas un stress lié à la gestion d’une vie aussi bien remplie à un âge où plusieurs adolescents se gardent du temps pour prendre leur temps? Le stress, elle sait le gérer et surtout, elle sait quoi en penser : « Si tu es content d’être là, parle-t-elle au sujet de la pratique d’un sport, et si tu es à ta place, tu n’es pas censé avoir du stress sauf le stress de la compétition. Si tu te sens forcé, si ça ne te rend pas heureux, tu n’es pas à la bonne place. Tu te nuis à toi-même, tu te mets de la pression et tu as du stress. » Elle a 15 ans, ne l’oublions pas…
Tant que j’ai du plaisir quand je le fais, tant que je suis satisfaite de mon résultat, je pense qu’il n’y a plus rien à faire pendant la course.
Si elle jette à l’occasion un œil dans le rétroviseur pour se rappeler d’où elle vient, Dorothée Chouinard regarde bien plus souvent vers l’avant pour voir où elle va. À court terme, elle vise une qualification pour les Jeux du Canada en 2017. Ça se jouera cet été à l’occasion des courses auxquelles elle prendra part. Mais, au-delà des performances affichées lors des rassemblements organisés, la jeune athlète a eu le plaisir de dépasser ceux qui ont été là, au départ, pour lui paver la voie. En natation, son sport de prédilection, maman et papa ne peuvent plus rivaliser avec leur fille. Nadine, sa mère, ne peut plus rivaliser du tout. Du moins en triathlon : «Elle s’améliore chaque fois. Elle a ça en elle, avoue-t-elle. Ce qui m’impressionne, c’est le plaisir qu’elle prend à faire ce qu’elle fait, son attitude positive. Elle sait bien gérer son effort pour que ça reste un épanouissement, un plaisir. »
Si tu te sens forcé, si ça ne te rend pas heureux, tu n’es pas à la bonne place. Tu te nuis à toi-même, tu te mets de la pression et tu as du stress.
Avant de se quitter, Dorothée Chouinard parle d’avenir et entrevoit déjà ce qu’elle aimerait faire, du moins, elle travaillera dans un domaine où il y aura du sport. Et elle aura sûrement aussi le besoin de communiquer. L’entrevue se termine sur une discussion à trois entre le coach David, l’athlète Chouinard et la maman Nadine. On parle de course, on parle d’objectifs, on parle d’entraînement… Voilà Dorothée Chouinard revenue dans son quotidien qui lui va si bien.
Dorothée Chouinard
Triathlonienne